Qu’est-ce que le microbiote intestinal ?

Le microbiote intestinal, que l’on qualifie souvent de « deuxième cerveau », est un écosystème de micro-organismes (bactéries, virus, champignons et archées) vivant en symbiose avec l’hôte humain. Aujourd’hui, la recherche le considère comme un organe à part entière, tant ses effets sur la santé humaine sont multiples, puissants et encore loin d’être complètement élucidés.

Le microbiote intestinal est l’ensemble des micro-organismes vivant dans notre intestin. Bactéries, virus, champignons, levures, archées… Des espèces commensales, en majorité non pathogènes, qui cohabitent en nous dès la naissance et que l’on retrouve principalement dans l’intestin grêle et le côlon.

Au total, le microbiote intestinal est composé de 10¹³ à 10¹⁴ micro-organismes, pour un poids total d’environ 2 kg. Cela signifie que nous portons tous en nous un « organe invisible » dont le poids équivaut à celui d’un foie.

Et si le chiffre impressionne, ce n’est rien face à sa diversité. Il existe environ 1000 espèces recensées dans la population, dont 160 en moyenne par individu. D’ailleurs, chaque microbiote est unique, tout comme une empreinte digitale. Et pourtant, on retrouve chez chacun un noyau commun de 15 à 20 espèces dites “essentielles”.

Femme posant les mains sur son ventre

Un écosystème qui se construit dès la naissance

Le microbiote commence à se former dès les premières minutes de la vie. L’accouchement par voie basse expose le nouveau-né aux microbes vaginaux et fécaux de sa mère, tandis qu’une naissance par césarienne le connecte d’abord à ceux de l’environnement.

Progressivement, le microbiote s’enrichit. L’alimentation, l’hygiène, l’environnement, les traitements comme les antibiotiques ou encore la génétique influencent sa composition. Il se stabilise autour de 3 ans, même si des changements ponctuels peuvent encore survenir à l’âge adulte, notamment en fonction du mode de vie ou des hormones.

À quoi sert le microbiote intestinal ?

S’il a longtemps été ignoré, on découvre aujourd’hui que le microbiote est indispensable au bon fonctionnement de notre organisme.

Un acteur majeur de la digestion

Le microbiote intestinal aide à dégrader les fibres alimentaires, produit des acides gras à chaîne courte et participe à la synthèse de vitamines comme la K et certaines B. Il facilite l’absorption du calcium, du magnésium et des acides gras. Sans lui, notre digestion serait incomplète et beaucoup moins efficace.

Une sentinelle du système immunitaire

Dès les premiers jours de vie, le microbiote apprend à notre corps à distinguer les bons microbes des pathogènes. Il stimule l’immunité intestinale, renforce la barrière muqueuse, empêche la colonisation de l’intestin par des agents indésirables et dialogue constamment avec les cellules immunitaires.

Un lien étroit avec le cerveau

Le microbiote et le cerveau échangent en permanence via l’axe intestin-cerveau. Il influe sur nos émotions, notre stress, nos troubles de l’humeur et serait même impliqué dans certaines pathologies comme la dépression, Parkinson, Alzheimer ou les troubles du spectre autistique.

Que se passe-t-il lorsqu’il est déséquilibré ?

Lorsque le microbiote perd en diversité ou se dérègle, on parle de dysbiose. Ce déséquilibre peut avoir des effets en cascade, sur tout l’organisme. Il est par exemple impliqué dans :

  • Les MICI (maladies inflammatoires chroniques de l’intestin) comme la maladie de Crohn.
  • Le diabète.
  • L’obésité.
  • Les maladies cardiovasculaires.
  • Certains types de cancer (colorectal, gastrique, hépatique).
  • Les troubles psychiatriques.

La dysbiose entraîne une inflammation chronique, un affaiblissement de la barrière intestinale et parfois une altération de l’efficacité de certains traitements, notamment en oncologie.

Peut-on rééquilibrer son microbiote ?

Il existe aujourd’hui plusieurs moyens pour entretenir, voire restaurer, un microbiote intestinal sain.

L’alimentation, socle de l’équilibre

Adopter une alimentation saine et variée, riche en fibres, légumes, fruits, légumineuses et produits végétaux favorise la diversité bactérienne. À l’inverse, un régime trop riche en sucres rapides, graisses saturées ou aliments ultra-transformés favorise la prolifération de bactéries pro-inflammatoires.

Pour aller plus loin, les spécialistes conseillent d’envisager, si besoin, une cure minceur perte de poids, qui peut aussi avoir un effet bénéfique sur la composition du microbiote.

Probiotiques, prébiotiques, postbiotiques

  • Les probiotiques sont des micro-organismes vivants bénéfiques.
  • Les prébiotiques sont des fibres nourrissant ces bonnes bactéries.
  • Les postbiotiques sont les métabolites produits par le microbiote, que l’on pourrait administrer de manière ciblée.

Les recherches actuelles visent à mieux personnaliser ces approches, selon les caractéristiques propres à chaque microbiote.

La transplantation fécale

Encore expérimentale dans certaines indications, elle a déjà fait ses preuves dans les infections à Clostridioides difficile. Elle consiste à implanter le microbiote d’un individu sain chez une personne malade. Des pistes sérieuses émergent pour son application dans les MICI ou même l’oncologie.

Les scientifiques s’accordent aujourd’hui pour dire que le microbiote intestinal est en passe de devenir l’un des piliers de la médecine de demain. Mieux le comprendre, c’est pouvoir un jour prédire certaines maladies, personnaliser les traitements et prévenir plutôt que guérir.

Ce qu’on peut déjà faire, c’est en prendre soin. Par notre alimentation, par notre hygiène de vie et en restant curieux des avancées prometteuses que nous réservent les prochaines années.

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